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La rénovation urbaine, au sens initial, du terme : le principe de
tabula rasa appliqué aux quartiers anciens souvent habités par des pauvres. Le
principe en est simple : l'application des standards urbains de l'époque,
zoning donc non mixité fonctionnelle, urbanisme de dalle donc impossibilité de
gestion ultérieure et confusion des statuts, segmentation des populations.
Cette politique a été stoppée, plus pour des raisons "romantiques" de
protection du patrimoine urbain (loi Malraux) que réellement sociale.
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La réhabilitation qui est initialement un mot de langue de bois
pour dire rattrapage d'entretien et remise à niveau qualitatif (ou au moins
thermique) des bâtiments. La déclinaison de ce sympathique concept orienté sur
la valorisation et la réparation sociale, s'est déclinée dans les HVS, DSQ, et
GPV, produits de la politique de la ville. Déjà en accord avec une ville plus
organique dans son dispositif d'action, la réhabilitation rassemble des
potentiels de complexité porteurs de qualité mais peu de moyens et une
dispersion chronique.
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le renouvellement urbain, symbolisé par l'ANRU, également nommé
rénovation urbaine pour bien marquer l'ampleur du projet collectif.
Capitalisant les acquis de la phase précédente mettant des moyens sans
précédents en jeu et un dispositif temporel serré pour garantir le mouvement,
le renouvellement urbain dans sa versions 2003 reconnait le principe de
modification et de remplacement en lieu et place de la réparation. Le
réinvestissement est donc plus radical. Simultanément le processus vise à
diversifier les sites fonctionnellement et les habitats, les dimensions
transports emploi, formation, sociaux sont certes insuffisants mais présent et
en cohérence. Le développement raisonné de la ville quant à l'environnement
viendra compléter le dispositif. Il en résulte la conscience de l'obligation de
mutabilité à terme de chaque élément de base du tissu (la parcelle) et
l'abandon de la ville pensée comme achevée.
Désormais
le terrain est prêt pour accueillir le principe de la ville en mutation
permanente, lente et progressive évidement. De même l'élargissement de ces
principes à la ville ordinaire après avoir testé et expérimenté le
renouvellement sur les quartiers dit difficile, c'est à dire souvent issu d'une
vision artificielle et de situations sociales inextricables est en voie de
réalisation consensuelle. Ce sera la transformation
urbaine : élément de dynamique urbaine correspondant à la mise en œuvre
d'une stratégie globale pour la ville : territoire, organisation et projet
sociétal.
Le
principe de transformation urbaine est ainsi à la croisée de questions de
société, un mode d'interrogation des acteurs et des habitants sur le projet de
vivre ensemble donc sur la vision partagée de civilisation urbaine.
Pourquoi
notre société en arrive t'elle à réfléchir sur la nature de la mutation urbaine
? Il est possible que les motifs de changements précédents soient caducs : la
guerre, l'incendie, la catastrophe naturelle n'existent que très rarement, la
violence industrielle est passée dans les pays en cours de développement. Il ne
reste donc plus qu'une démarche volontaire et coordonnée pour faire muter le
tissu, sauf à croire que le marché y pourvoirait mais c'est une autre histoire.
la question serait alors celle du passage du renouvellement urbain unique à
la transformation urbaine en continu donc sur la
capacité de la ville à se modifier d'elle même.